Gustave CANTELON et le carillon de Saint-Quentin sont indissociables : on ne
peut parler de l'un sans évoquer l'autre.
L'habitation et le magasin de Gustave Cantelon. Aujourdh'ui c'est un magasin de
pompes funèbres...
Couverture du Livre d'Or joint aux Mémoires du Carillonneur
Gustave CANTELON
( page 2 du Livre d'Or )
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Extrait du "Grand Echo de L'Aisne" du samedi 29 novembre 1930
La mort de M. Cantelon
Carillonneur de Saint-Quentin
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons la mort de M.Gustave Cantelon, décédé ce matin vendredi à 5h20.
Gustave Cantelon, carillonneur,
n'est plus. En quelques jours la maladie a eu raison de sa verte vieillesse.
Grâce à son vigoureux tempérament, il a lutté avec la dernière énergie contre la
mort ; mais, hélas, il s'est éteint brusquement frappé d'un mal qui ne pardonne
pas.
Cette triste nouvelle s'est répandue rapidement dans la ville et il n'est pas un
Saint-Quentinois qui ne soit douloureusement ému de la mort d'un homme qui avait
conquis l'estime et l'amitié de tous.
Nous adressons à sa famille éplorée, à ses enfants, . ?.(illisible),
l'expression sincère de nos condoléances émues. « Le Grand Écho » prend une part
d'autant plus grande à leur affliction que Gustave Cantelon était un cousin de
Gustave Bourlet et qu'ainsi un deuil cruel nous frappe une fois de plus.
Rien ne pouvait faire prévoir ce douloureux événement. Il y a quelques semaines,
Gustave Cantelon m'avait invité à visiter le carillon. J'avais gravi derrière
lui les escaliers étroits et raides du campanile et j'avais admiré la vigueur et
la jeunesse de ce beau vieillard. J'ai été, je crois, le dernier qui l'ai
accompagné dans cette ascension qu'il faisait depuis tant d'années d'un pas si
alerte. C'est un souvenir qui ne s'effacera pas de ma mémoire. A la suite de
l'article que j'ai publié ici sur les « 13 coups de midi », Gustave Cantelon
vint me faire visite au « Grand Écho ». Il était encore en pleine santé et il
m'avait quitté sur un « au revoir » confiant.
Hélas ! Je ne devais plus le revoir. Nul de nous ne reverra plus notre
sympathique carillonneur.
Mais nous conserverons dans nos mémoires le souvenir de ce bon et brave homme,
de ce grand artiste, de ce carillonneur qui avait l'amour de sa ville, la
passion de ses cloches.. C'est à lui que Saint-Quentin doit d'avoir pu restaurer
ce carillon, ce carillon qu'il occupe depuis un demi-siècle.
Le carillon ayant été détruit en 1917, Gustave Cantelon entrepris de le faire
restaurer. Il fit appel à ses concitoyens, fonda un comité qui recueillit les
fonds. Quand la souscriptions fut achevée, on coula les cloches. L'« Étoile
Belge » a raconté l'imposante cérémonie qui eut lieu dans l'atelier du fondeur
Michaux. Après que le maire de Saint-Quentin eut lancé dans le métal en fusion
des pièces d'argent et un anneau d'or, Gustave Cantelon s'approcha à son tour :
« Voici que s'avance le vieux carillonneur de St-Quentin. Il est né en 1851.
Depuis 1880 il opère dans le beffroi de cette ville. Les yeux emplis de larmes,
il dit en montrant cinq médailles d'argent grand module : « ces médailles, je
les ai gagnées dans des concours. J'ai pu les sauver lors de l'invasion des
boches à Saint-Quentin, qu'elles aillent elles aussi, mêler leur métal au bronze
de nos nouvelles cloches » Et d'un geste énergique, M. Cantelon lance dans le
feu ses trophées. L'émotion est intense parmi les assistants. »
Le 14 juillet 1921, la fête des Clochettes fut organisée par la presse locale
sur l'initiative du « Grand Écho » qui fit vendre par les élèves des écoles des
petites clochettes.
En juin 1924 eut lieu l'inauguration du carillon. La musique de la Garde
Républicaine vint donner un concert sur les Champs-Élysées. Ce jour là, Gustave
Cantelon vit l'achèvement de son ouvre. La cérémonie fut particulièrement
émouvante. Le samedi soir eut lieu une retraite aux flambeaux après laquelle la
chorale des « Amis Réunis » et un groupe de jeunes filles chantèrent un choeur
de Gustave Cantelon et un vivat en l'honneur du carillonneur. Puis une fusée
monta dans le ciel. L'hôtel de ville s'embrasa. Un crieur lança du haut du
clocher cette proclamation à la foule : « St-Quentinois, votre carillon détruit
par les barbares a été reconstruit. Muet depuis de longues années, il va de
nouveau faire entendre sa voix et chanter la renaissance de la Cité ».
Gustave Cantelon mit en branle son clavier. De douces larmes coulaient de ses
yeux et sur la ville en fête lança les notes joyeuses de ses cloches. Le
carillonneur vint ensuite à une lucarne du campanile, saluer le peuple immense
de ses concitoyens pressés sur la place. Une longue ovation monta vers lui. Ce
jour là, Gustave Cantelon du être bien heureux.
Nous l'avons entendu cette année pour son jubilé de carillonneur. Il y a en
effet cinquante ans que Gustave Cantelon tient cet office avec une science
artistique que tous admirent et qui a fait sa réputation parmi ses collègues
dont il est le doyen.
Il est monté pour la dernière fois au campanile le 9 octobre, pour l' ouverture
de la foire de la Saint-Denis. Il devait carillonner le 11 novembre pour saluer
nos glorieux morts et leur porter l'hommage de la cité.
Pendant l'hiver il n'eut pas affronté le froids du campanile, mais nous
l'attendions le 17 mai 1931 où devait le conduire sa robuste constitution. Ce
jour-là, il eut carillonné ses quatre-vingts ans.
Hélas, nous ne l'entendrons plus égrener sur la ville l'eau claire de ses
cloches, les sons joyeux qui sont comme la voix collective de la ville
laborieuse. Nous ne verrons plus sa belle figure si pleine de bonté, de
franchise, son sourire bienveillant.
Saint-Quentin perd un de ses fils bien-aimés, un bon et fidèle ami et un grand
cœur.
Nous perdons aussi un grand artiste. Nous ne nous attarderons pas en ce jour de
deuil sur l'ouvre musicale de Gustave Cantelon.
Nous voulons dire seulement, aujourd'hui notre tristesse de perdre en Gustave
Cantelon un vieil ami qui nous était cher, Un Saint-Quentinois qui aima sa ville
d'un fidèle amour et qui le lui prouva aux heures douloureuses.
Pierre d'ISLE.
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Coté généalogique :
Gustave Cantelon est cousin de la famille Bourlet (de l'imprimerie ) de part
sa femme.
En effet cette dernière est née Renard (de Fontaine au Pire[59]), et la mère
des Bourlet est également une Renard (de Clary[59], mais dont l'ascendance est
également de Fontaine au Pire).
Vous allez me dire alors : cousin avec Gustave Cantelon ?
Eh bien non ! La branche des Bourlet concernées est d'origine Caullérésienne (Caullery
[59])
et n'a rien à voir avec la mienne.
Vous pouvez d'ailleurs retrouver mon étude sur les Bourlet de l'imprimerie sur
le site de Caullery.
AVIS
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N'hésitez pas à me contacter :
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Dernière mise à jour :
10 déc. 2010
Cartes postales : Collection Philippe BOURLET sauf mentions contraires.
Sources : Mémoires
Historiques et Anecdotiques d’un Carillonneur SAINT-QUENTINOIS de
Gustave CANTELON